Observez bien l'oiseau ci-dessus ... hé non ! il ne s'agit pas d'un Corbeau ... mais bien d'une Corneille noire, certes voisine d'espèce, mais espèce différente néanmoins.
A l'origine, il s'agit d'un oiseau plutôt forestier qui s'est très bien adapté au milieu urbain. Ainsi, l'Atlas des Oiseaux nicheurs de Paris indique que ses effectifs parisiens représentent actuellement environ 400 à 500 couples.
Or dans les années cinquantes, elle n'était donnée pour Paris qu'uniquement hivernante et les premiers cas de nidification remontent aux années soixante-dix ... (même source).
Dans la Fable d'Esope qui suit, la Corneille fait pâle figure devant le Corbeau :
La corneille conçut de la jalousie contre le corbeau, parce qu’il donne des présages aux hommes, qu’il leur annonce l’avenir et que pour cette raison il est pris à témoin par eux ; aussi voulut-elle s’arroger les mêmes privilèges. Donc ayant vu passer des voyageurs, elle alla se percher sur un arbre et là poussa de grands cris. À sa voix, les voyageurs se retournèrent, effrayés ; mais l’un d’eux prenant la parole dit : « Allons, amis, continuons notre chemin : ce n’est qu’une corneille, ses cris ne donnent pas de présage. »
Il en est ainsi chez les hommes : ceux qui rivalisent avec de plus forts qu’eux, non seulement ne peuvent les égaler, mais encore ils prêtent à rire.
Donnée intéressante, la distinction entre le Corbeau et la Corneille est donc très nette dès l'antiquité ... (Esope, VII ème - VI ème siècles avant J.C.).
Concernant cette hiérarchisation corbeau-corneille, dans les faits, la Corneille a été observée à de nombreuses reprises faisant preuve d'intelligence comportementale et d'adaptation au milieu (repérage de nourriture dans les sacs poubelles transparents du Plan vigipirate voire sélection pour leur contenu - invisible - des emballages à ouvrir, utilisation de la chaussée pour casser des noix voire du passage des voitures pour casser celles-ci, etc., in Oiseaux nicheurs de Paris).
Dans le Géroudet, il est indiqué : " (...) on reconnaît à la Corneille noire, comme aux autres Corvidés, des facultés remarquables de discernement, une psycholgie assez développée (...)".