Raymond Aron - 1976
- Le sentiment de la liberté intérieure, au moins dans mon cas, c'est une lutte permanente contre soi-même, contre ses passions, contre ses faiblesses. Et je ne suis pas de ceux qui disent ni "j'ai atteint la sérénité" ni "j'ai atteint une totale liberté intérieure". En ce sens, je dirai que la liberté au fond de soi-même elle n'est jamais acquise que par un effort toujours renouvelé. Par rapport à la société, la liberté dans l'abstrait et dans l'absolu ne signifie rien. Il n'y a pas de société qui ne limite le droit de chacun de faire ceci ou cela. La question est de savoir si les limitations que toute société impose à la liberté de chacun sont d'une part codifiées, légalisées, si l'arbitraire de la police et des gouvernants est réduit à des dimensions tolérables;et si certaines libertés précises (libertéd'écrire, liberté de protester, libertéde voter, libertéde contribuer à la vie politique...), la question est de savoir si ces libertés fondamentales sont assurées et resteront assurées.
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